EXPOSITION LES MAÎTRES JAPONAIS.
HOTEL DE CAUMONT - AIX EN PROVENCE
L'Hôtel de Caumont - Centre d'art présente des expositions de grande qualité. Cette fois-ci encore, nous n'avons pas été déçus.
Au cours de cette visite, nous avons découvert, pour la plupart d'entre nous, l'art de l'estampe Japonaise en compagnie des œuvres des Maîtres HOKUSAI, HIROSHIGE, UTAMARO (excusez la prononciation).
Une visite très intéressante qui nous a permis d'admirer des estampes délicates et colorées, dont on ne soupçonnait pas la difficulté de la réalisation. En effet, à partir du dessin et des indications du Maître qui en est à l'origine, des sculpteurs sur bois et des coloristes interviennent suivant un processus bien réglé : le yukio-e, technique traditionnelle de l'ère edo..
1. L'artiste réalise un dessin-maître à l’encre, le shita-e ;
2. L’artisan graveur colle ce dessin contre une planche de bois (cerisier ou catalpa), puis évide à l'aide de gouges (marunomi) les zones où le papier est blanc, créant ainsi le dessin en relief sur la planche, mais détruisant l’œuvre originale au cours de ce processus ; Il grave, afin de laisser les traits en relief, puis évide le bois autour. De sa dextérité dépendra la beauté de l’estampe. Un graveur expérimenté effectue le travail sans faire la moindre erreur, même si les traits à graver sont parfois inférieurs à 1 millimètre, ce qui est le cas des cheveux des beautés du peintre Utamaro.
3. La planche ainsi gravée (« planche de trait ») est encrée et imprimée de manière à produire des copies quasiment parfaites du dessin original ;
4. Ces épreuves sont à leur tour collées à de nouvelles planches de bois, et les zones du dessin à colorer d’une couleur particulière sont laissées en relief. Chacune des planches imprimera au moins une couleur dans l’image finale. Ce sont les « planches de couleurs » ;
5. Le jeu de planches de bois résultant est encré dans les différentes couleurs et appliqué successivement sur le papier. Le parfait ajustement de chaque planche par rapport au reste de l'image est obtenu par des marques de calage appelées kento. L'encrage est obtenu en frottant le papier contre la planche encrée à l'aide d'un tampon (baren) en corde de bambou.
Ainsi sont obtenues ces petites merveilles, qui étaient tirées à 300 exemplaires environ, dont il ne restent que quelques spécimens, la plupart étant détruites comme nous détruisons nos journeaux et publicités aujourd'hui.
Le Maître indiquait les couleurs à utiliser par des annotations sur certaines parties du dessin :
Comme à l'habitude, les explications de notre guide-conférencière préférée Claire Joncheray étaient d'une précision et d'une qualité remarquable. Elle connaît son sujet parfaitement et nous fait partager son enthousiasme .
Evidemment, tout le monde attend les célèbres estampes licencieuses. Elles étaient présentées dans une pièce discrète, fermée par un rideau, avec panneaux d'avertissements à l'attention des enfants et des personnes souffrant d'hypertention (je rigole...)
Attention, la fréquentation de notre site va augmenter.... :
Pour terminer sympathiquement cette excellente aprés-midi, nous avons pris une boisson chaude sur la terrasse extérieure, au frais !
Prochaine visite, l'exposition Albert André à Nîmes, le 21 avril.
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